L'affaire de La Soubeyranne
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Lors d’une sortie familiale, Raoul Signoret se casse les dents sur une double énigme. Les grottes Loubière, proches du village de Château-Gombert, sur les hauteurs de Marseille, abritent toujours leurs trésors géologiques, mais l’entrée en est condamnée depuis la découverte du cadavre jadis profané d’une fillette. Si l’accès aux grottes est muré depuis onze ans comment se peut-il que le ciment soit encore frais ? Pourquoi a-t-on voulu dissimuler les traces d’effraction ? La réponse sera macabre. Derrière le mur de briques gisent deux corps…
Toujours aidé par son oncle, Eugène Baruteau, commissaire central de Marseille, le reporter du Petit-Provençal remonte la piste d’un sordide trafic qui le conduit jusque devant les grilles d’une riche propriété. Il se passe d’étranges choses à l’abri des hauts murs de La Soubeyranne : des taureaux luttent à mort contre des tigres, des fiacres transportent de mystérieuses cargaisons et des femmes sont prêtes à commettre l’impensable.

 

Revue de presse

 

Jérôme GARCIN (L’OBS)

  À Marseille, c’était vraiment la Belle Epoque. Les Arènes du Prado programmaient des combats de gladiateurs, le quartier de l’Hôtel de Ville était dévolu à la prostitution, des tigres de Sumatra accostaient sur les quais, la stéarinerie Fournier produisait 80.000 paquets de bougies par jour et la police était équipée d’un nouveau sifflet émettant un strident et prolongé. « Il évitera aux représentants de la force publique, s’enthousiasmait le « Petit Provençal », d’avoir, pour obtenir du secours, à faire usage de leurs revolvers, dont les coups tirés en l’air blessent parfois les passants ». On ne dira jamais assez que les polars à l’ancienne et faits maison de Jean Contrucci, l’héritier phocéen de Maurice Leblanc, se dévorent pour deux raisons : l’abondance des anecdotes et l’assurance du suspense, la crème d’ail et l’arme du crime.

 Avec ce douzième épisode des « Nouveaux mystères de Marseille », et après avoir écumé le parc du Pharo, le vallon de Piscatoris, les rues du Panier ou l’anse de Maldormé, Jean Contrucci entraîne ses deux héros récurrents, Raoul Signoret, reporter au « Petit Provençal », et son oncle Eugène Baruteau, commissaire central, du côté de Château-Gombert. (L’actuel 13ème arrondissement de Marseille était alors une commune rurale accessible en tramway). En mai 1909, deux cadavres d’enfants toilettés, parfumés et chaussés de neuf sont retrouvés dans les grottes Loubière. Qui sont-ils, qui les a tués, comment et pourquoi ? Au cours de leur enquête à la fois commune et distincte, Signoret et Baruteau remontent à la source d’un affreux trafic de petits Napolitains, découvrent que les notables marseillais – procureurs, officiers supérieurs, ex-administrateurs de Cochinchine – ne sont pas des parangons de vertu, apprennent que certaines femmes les valent bien et qu’il convient de se méfier de la mortelle abrine…

 Ce roman n’est pas seulement noir par le genre littéraire auquel il appartient, il l’est aussi par le désenchantement de son auteur qui, pour la première fois, hésiterait presque à trouver belle cette époque qui, sous le soleil de Provence, martyrisait les enfants. Ici, Pagnol vire à Giono et la galéjade, à la pétarade.

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(La Provence)

En ce temps-là, Château-Gombert n’était pas un quartier du 13ème arrondissement de Marseille, mais un village rural situé à 9 km du Vieux-Port et qu’on atteignait en quarante minutes avec le tramway n° 5. C’était une des « terres nourricières » de la ville, où poussaient le blé, les fruits, les légumes, la vigne, où s’engraissaient les vaches, les porcs et les volailles. Et où la vie était tranquille. Jusqu’au jour du printemps 1909 où Raoul Signoret, le fameux Rouletabille du « Petit Provençal », fit une macabre découverte dans les grottes Loubière, dont l’entrée avait pourtant été murée depuis qu’on y avait jeté, onze années auparavant, le cadavre d’une fillette violée et mutilée : deux nouveaux corps d’enfants s’y trouvaient, un garçon et une fille ne portant cette fois aucune marque d’agression, chacun ayant autour du cou la médaille d’une sainte italienne, tous deux étonnamment toilettés et parfumés.  

   C’est le début d’une nouvelle enquête menée à la fois par Raoul Signoret et par son oncle, le commissaire central Eugène Baruteau, deux figures colorées que « Les nouveaux mystères de Marseille » de Jean Contrucci ont fait entrer, depuis 2014, dans la légende phocéenne. Main dans la main, et pourtant chacun de son côté, le journaliste (très épaulé ici par sa femme Cécile) et le flic vont tenter de démêler une intrigue aussi complexe que tortueuse. Car nul ne connaît l’identité des deux petites victimes. Qui les a tuées, comment et pourquoi ? Les a-t-on empoisonnés avec de l’abrine, cette plante très toxique qu’on trouve notamment en Asie ? Doit-on suspecter Horace de Saint-Aubin, surnommé « Sa Suffisance », un ex-inspecteur-général en Cochinchine qui règne en maître lubrique sur le domaine de la Soubeyranne ?  Faut-il croire Delclos, ce vieil alcoolique du village et oncle de la première fillette assassinée, qui se pend après avoir laissé un mot dans lequel il semble bien avouer ce nouveau crime : « Ses mois qui les tuer / Jé la vergogne a dieu » ? Et y a-t-il un lien entre cette affaire macabre et le trafic d’enfants napolitains envoyés comme du bétail à Marseille pour servir d’esclaves – y compris sexuels ?

   Près de 400 pages suffisent à peine à Jean Contrucci pour remonter à la source du drame et trouver le ou la coupable. L’enquête est aussi passionnante qu’effrayante. De toute la série des « Nouveaux mystères de Marseille », ce volume, qu’on dirait écrit à l’encre de Chine, est peut-être le plus noir, le plus tragique, et le moins indulgent pour la nature humaine. Car, à l’exception de nos deux héros, ici les hommes (dont les procureurs et officiers marseillais) sont sans scrupules, sans morale, et les femmes ne valent guère mieux. Heureusement, il y a Marseille, dont Jean Contrucci est le meilleur historien et le meilleur romancier. Grâce à sa ville, le roman, qui avance sans illusions vers son épilogue crépusculaire, trouve en chemin mille et une occasion de sourire à la vie. On y cueille de gros oignons appelés « saboulas », on nous promet des combats de gladiateurs aux Arènes du Prado, on découvre que les abords de l’Hôtel-de-ville étaient voués à la prostitution, et on y apprend que la police marseillaise fut dotée en 1909 d’un nouveau sifflet qui, écrit « Le Petit Provençal » « évitera aux représentants de la force publique d’avoir à faire usage de leurs revolvers dont les coups tirés en l’air blessent parfois les passants ». Où l’on voit que le romancier sombre est aussi un conteur lumineux. Les deux font merveille.

J.G

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    (La Marseillaise)

 

J’ouvre toujours un livre de Jean Contrucci avec jubilation. Pourtant, depuis qu'il a lancé chez Lattès, dans sa série «Les nouveaux mystères de Marseille», les personnages récurrents du jeune journaliste Raoul Signoret et de son oncle, le commissaire central Eugène Baruteau, on pourrait imaginer que la veine s'épuise, le romancier aussi, et que les Nouveaux mystères, non-renouvelables sans répétition au bout d'un certain nombre d'aventures, finiront par lasser le lecteur. Or, il n'en est rien et ce petit miracle permanent doit bien trouver ses raisons quelque part (…) ; tous les livres de la série obéissent aux mêmes lois : une intrigue captivante, et surtout des personnages pittoresques et très bien campés. Tout cela pour créer une atmosphère à nulle autre pareille et qui ferait reconnaître à la seconde ligne une page de Jean Contrucci. C'est à cela, je crois, que l'on identifie un véritable écrivain (...) Tous ces ingrédients, nécessaires, ne suffiraient pas à faire mouche si la patte de l'auteur n'organisait magistralement le récit que sa culture sans ostentation enrichit en sourdine. Son réel talent de linguiste ajoute un charme discret à l'ensemble et valorise la lecture d'un livre que l'on ne peut lâcher avant de l'avoir fini. À juste titre, Jérôme Garcin a écrit de lui qu'il était proche à la fois de Marcel Pagnol et de Gaston Leroux. Certes, ce prestigieux voisinage l'honore, mais je me contenterai de dire qu'il n'est point nécessaire : il lui suffit d'être Jean Contrucci.

Jacques LOVICHIi

 

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Site Mon Polar (monpolar.free.fr/)

 

En 2011 Jean Contrucci nous avait fait une belle estoumagade en annonçant, après la sortie de “La somnambule de la Villa aux Loups”, son dixième opus des ”Nouveaux Mystères de Marseille”, que ce serait la dernière enquête de Raoul Signoret son héros, reporter au Petit- Provençal. Pour notre plus grand bonheur il n’en a rien été.
Ouf, nous l’avons échappé belle.
Et pour ce douzième tome il nous revient en pleine forme dans une nouvelle enquête qui le mène dans un autre quartier de Marseille, celui de Château-Gombert, qui, aujourd’hui encore, a gardé le charme d’un petit village avec ses traditions et son folklore.(...)
La découverte de deux petits cadavres sera le début d’une enquête  qui le conduira sur la piste de trafics odieux où règnent la mort et la folie.(...)
Mais tout ceci ne serait rien sans une intrigue solide et ce qu’il faut d’action et de mystère pour entretenir l’intérêt du lecteur. Avec ce qu’il faut d’humour et de bonne humeur pour tempérer un récit noir et sordide. Sans oublier, bien sûr, les personnages devenus des amis au fil du temps : Raoul bien sûr, Cécile, son épouse toujours prête à lui donner un coup de main, Adèle et Thomas, leurs enfants, écoutant avec malice les conversations des « grands », l’oncle Baruteau chef de la police et l’ineffable Escarguel, le poète incompris du journal. (...)
Cette affaire est une nouvelle réussite et nous croisons les doigts pour qu’il y en ait encore beaucoup autres de cette qualité.

René BARONE

 

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(Radio-Dialogue)

Quoi ? Qu’est ce que j’entends ? Il y en a parmi vous qui ne seraient pas au courant de la parution du dernier « Contrucci » ? Je ne le crois pas ! Le douzième épisode de la fameuse collection « Les Nouveaux Mystères de Marseille » : « L’affaire de La Soubeyranne » de Jean Contrucci est sorti au début du  mois de mars (chez Jean-Claude Lattès) et ça vous aurait échappé ? C’est pas possible ! M’enfin, bon ! Admettons ! Je vous passe donc l’infomation. Et je vous dis que l’étrange et sordide fait divers que raconte « L’affaire de La Soubeyranne » se situe en l’an 1909, qu’il prend naissance aux grottes Loubière sur les hauteurs de Château-Gombert et que les deux héros « historiques » de la série, le journaliste Raoul Signoret et son oncle Eugène Barutaud, commissaire central de la Police, courent toujours la ville en inlassables enquêteurs .

J’ajoute que l’on y retrouve, outre les savoureuses recettes de cuisine de Thérésou, l’épouse du commissaire,  les ingrédients habituels du romancier,  en particulier celui qui, mine de rien, fait le fond de ses livres : la critique sociale – il n’y ménage ni puissants ni faux dévots ; et puis sa façon de dire, toujours gouleyante, émaillée de mots et expressions du parler marseillais de l’époque, et, bien sûr, cet art de feuilletoniste dont il se joue en maître.

Jacques BONNADIER (Sortie Vieux-Port)

 

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 (Direct Matin)

Dans l'hebdomadaire Le Nouvel Obs, Jérôme Garcin écrit : "Ajoutez Marcel Pagnol à Gaston Leroux et vous obtenez du Contrucd de haute volée". Difficile de faire plus bel hommage. Mais avec son nouveau titre, L'affaire de la Soubeyranne, Contrucci fait vivre à son héros Raoul Signoret, l'enquêteur du "Petit Provençal", une nouvelle aventure qui mérite effectivement qu'on signale une nouvelle fois son talent. Ecriture maîtrisée, intrigue consommée, références historiques et locales qui tombent à point, Contrucci livre un nouveau roman sans faille. Celles et ceux qui le connaissent l'apprécieront, pour les autres, il serait temps de s'y mettre.

Patrick COULOMB

 

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leslecturesdelonclepaul.over-blog.com/

L'intrigue imaginée par Jean Contrucci n'aurait pas la même consistance, comme dans la plupart des œuvres d'imagination, si elle ne s'inscrivait pas dans des lieux précis et des événements réels ou transposés fictivement (..).

Des faits historiques donnent du volume à l'histoire. L'enquête menée par Raoul Signoret l'entraîne dans les milieux italiens, les Babis, réfugiés napolitains mal intégrés la plupart du temps mais qui sauront s'imposer dans leur nouvelle patrie, s'insurgeant par la suite de l'arrivée d'autres étrangers, mais ceci est une autre histoire comme l'écrivait Rudyard Kipling. Et c'est surtout le rôle des enfants de ces réfugiés, ou importés directement de Naples, leurs familles pensant qu'ils étaient promis à un bel avenir, qui est le moteur de cette intrigue.

Les savonneries, les huileries, les usines de souffre, les filatures qui emploient de la main d'œuvre à très bon marché, des gamins importés d'Italie et réduits en esclavage, c'était ce qui prévalait à Marseille, mais dans d'autres régions françaises. Depuis, les industriels ont évolué et ont délocalisé leurs manières d'engranger de l'argent facilement et de nos jours, de nombreux pays d'Asie ont adopté cette économie de marché. Les patrons en veulent toujours plus, mais cela ne date pas d'aujourd'hui.

Paul MAUGENDRE

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(Le Dauphiné Libéré)

Décidément ce Raoul Signoret a le chic pour se retrouver mêlé à d’inquiétantes affaires criminelles.
Ce qui de son point de vue serait plutôt une qualité étant donné qu’en tant que reporter au Petit Provençal ce genre de talent ne peut qu’être bénéfique à sa carrière(...)
On le guettait depuis un petit moment et voici enfin le dernier Contrucci!
Plein d’anecdotes véridiques, de notes de bas de page savoureuses, et de personnages délicieusement attachants comme d’abominables bandits et margoulins en tous genres, un livre à savourer debout en bout… en attendant,bien sûr, le suivant !

Florence DALMAS

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    (Télé Z)

Dans le 12ème tome de cette série policire, le commissaire demeure emporté mais bon enfant, et gourmand, et son neveu, un inlassable dénicheur de secrets, que rien n'arrête. Des personnages originaux dans une intrigue classique, enrichie par une reconstitution pittoresque de l'époque, son langage imagé et ses savoureuses recettes.


 

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