Comme un cheval fourbu
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Nouvelle édition (2007)

« Jusque-là, tout va bien », comme disait le type tombant du vingtième étage en passant devant les fenêtres du troisième.
Et puis quelque chose se détraque, dans une vie « jusque-là » toute tracée. Alors, comme on est pris par surprise, on panique, on s’affole, on perd ses repères, on oublie la raison pour ne plus réagir qu’au coup par coup, comme une bête traquée.
Professeur agrégé dans un lycée de Marseille, Jacques Morançon, jusque-là admiré par ses élèves, apprécié par ses collègues, estimé par l’administration, se voit contesté dans ce qu’il a de plus cher : sa vocation d’enseignant.
En même temps, sa vie privée, qui était une réussite, se lézarde. L’usure du temps est passée par là, mais, en outre, presque insensiblement, une lézarde apparaît. Un ver insidieux ronge le fruit. Les voiles peu à peu se déchirent. Quel est donc cet inconnu dont les miroirs lui renvoient une autre image ? Les principes se délitent, les assurances s’effondrent, pourtant, en apparence, rien n’a changé, tout est comme avant.
Lorsque la crise éclate, Jacques Morançon assiste désemparé, impuissant puis enragé à l’écroulement de ses certitudes. Bientôt, chahuté, ridiculisé, bafoué par les élèves de sa terminale, il est aussi contesté jusqu’au sein de sa propre famille par sa fille, Christine, qui prétend vivre et aimer à sa guise, autrement que pour « faire plaisir à papa ».
Pour lui, le lycée et la maison ne feront plus qu’un seul et même enfer.
Il avait raison, John Lennon : « La vie, c’est ce qui vous arrive quand on avait prévu autre chose. »
Alors gare à la casse si on persiste à ne pas vouloir l’admettre.

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